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Métier/Etudes : Tatoueuse Nombre de messages : 154 Un camp? : Conseil des bourges  | ❝ Administrer le post ❞ Posté le Ven 22 Jan - 22:15, vous pouvez | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Chut. Ferme les yeux. Inspire, expire. Concentre-toi sur ton fort intérieur. Tends tes bras au-dessus de ta tête. Etire-toi. Tente maintenant de toucher tes pieds avec ses mêmes bras tendus. Ton dos doit former un arc parfait. Voilà. Maintenant, dépose tes fesses au sol et installe-toi en tailleur. Souffle. Expire.Regardant mon reflet face à l’énorme miroir qui orne le mur de ma chambre, j’observe cette jeune femme, cette jeune inconnue qui me fait face. Une cicatrice barre sa mâchoire depuis l’accident. Ses bras sont balafrés. Peut-être temporairement, peut-être non temporairement quoi qu’il en soit la plus grosse cicatrice ne se niche plus au creux de son ventre mais sur sa cuisse gauche perforée avec une balle perdue. Vêtue d’un short et d’un t-shirt large je m’exerce à reprendre possession comme chaque matin de mon corps. Maître de ma vie, maître de mon corps et surtout de mon destin, l’accident semble d’un point de vue extérieur avoir causé de sacrées séquelles. Boitiller ne plaît pas aux médecins mais j’ai insisté pour faire des exercices à la maison, alternant les exercices de relation, bénéfiques pour mon mental et les exercices physiques bénéfiques pour ma cuisse ornée d’un sublime pansement. Les soins restent moindres car nous sommes en accident J+ 51. Mais intérieurement, ça me rassure de savoir ma cuisse toujours bandée. Me relevant en prenant appui sur mon lit, je boitille jusqu’à ma commode. J’y saisis la plaquette de médicaments et prenant deux médicaments au creux de ma paume, je les avale cul sec. Mon regard se perd un instant sur les traces d’ongles qui barrent aujourd’hui encore mes paumes… Jusque au sang… Soupirant, je me dirige vers la cuisine en saisissant au passage mon peignoir que j’enfile pour me couvrir du froid. Fermant la fenêtre de la cuisine, j’observe un maigre instant l’extérieur : les flics ne patrouillent pas aujourd’hui… Tout doucement, leurs patrouilles sont réduites… Et tout doucement, je ne peux plus me permettre de supplier l’un des flics de me faire une ou deux petites courses. Non. J’ai prétendu aller mieux. Et je vais mieux, pour preuve je ne me recroqueville plus sous mes couvertures et j’ose marcher jusqu’à ma cuisine pour constater que mon frigo, une fois ouvert, est horriblement vide. Horriblement vide. Comme ma tête. Comme mes pensées. Me dirigeant vers la salle de bain, j’enfile une tenue soigneusement préparée depuis des semaines : un bas noir moulant et un haut large sans réel motif. Ce dernier cache mes cicatrices sur le buste mais guère sur les avants bras… Diable ! Me mettant assise au bord de la baignoire je m’apprête à enfiler des chaussettes. Mais le blocage se fait. Le but est de mon fondre dans la masse en évitant soigneusement mes boutiques de tatouages. Mais je sais pertinemment que je n’y arriverai pas. Déglutissant, je glisse de mes mains tremblantes les chaussettes à mes pieds. Me relevant, j’observe mon reflet dans le miroir avant d’ouvrir ce dernier et d’en sortir des ciseaux. Saisissant mes cheveux, je les enroule avec de couper dedans. Regardant le contenu de ma main, j’inspire doucement avant d’afficher un maigre sourire, satisfaite. Jetant mes cheveux dans le lavabo j’affine ma coupe de cheveux alors que le bruit de ma sonnette se fait entendre. Mon cœur s’agite alors que me rinçant les mains, un homme m’indique qu’ils ont une demande à me transmettre. Me rendant devant la porte d’entrée, méfiante, j’attends toujours aussi silencieusement. Cinquante jours plus un de silence. Je secoue négativement la tête alors qu’un billet se glisse sous ma porte : « Dame Collins, rendez-vous à 20h00. Au SLAUGHTERHOUSE. Une voiture viendra vous chercher pour 19h20. Un tatouage, une dette. N’oubliez pas votre parole m’est précieuse.»Derrière la porte le silence se fait. Sont-ils partis ? Froissant le petit papier pour le jeter au sol telle une gamine capricieuse, j’en viens à me tenir la tête à l’aide de mes mains. Écrasant de mon pied gauche le papier, je ferme les yeux pour évacuer les souvenirs de ma tête. Malgré moi, malgré ma bonne volonté, les souvenirs resurgissent. Les craquements des os, les boyaux, le sang, l’odeur nauséabonde de son espèce de cigare au milieu du goût amer du sang… Tout resurgit. La réalité me rattrape et retournant dans ma salle de bain, je m’assois sur le bord de la baignoire avant de perdre l’équilibre me rattrapant de justesse. J’inspire, expire calmement mais ma méthode de relaxation est vaine. Ils forceront le passage si nécessaire n’est-ce pas ? Ne s’agit-il pas de grosses brutes ? Retournant dans mon salon en boitillant, j’ouvre l’un des nombreux tiroirs du meuble principal et y saisit mon flingue. Le chargeant, je m’assois sur le canapé attendant leur venue. Ni téléphone, ni télévision. Me voilà coupée du monde depuis mon agression. Ont-ils accusé l’Inconnu depuis tout ce temps ? Ma sonnerie retentit : déjà ? Attendant sagement qu’ils ouvrent la porte d’eux-mêmes, je pointe mon arme vers cette dernière. Excessivement polis, ils sonnent une nouvelle fois. Et s’ils n’étaient pas tous des monstres ? Non. Ils sont des monstres. L’un a même roulé sur un flic. Sur un innocent exerçant son job. Ils sont méchants. Doucement, la porte s’entre-ouvre. Diable, comment ont-ils réussi à l’ouvrir aussi discrètement ? Braquant l’arme sur eux depuis mon canapé, doigt sur la détente je me persuade de tirer. J’ai juste à… Actionner la détente. Mais non. Mes mains tremblent. L’un des deux hommes m’adresse un petit sourire presque désolé alors qu’il abaisse mon arme. L’autre glisse un bras derrière mes épaules pour me demander de me relever mais non. Je reste clouée sur mon canapé. Ne bougeant d’un pouce. Alors, comme les brancardiers, l’un me soulève pendant que l’autre glisse mon arme à l’intérieure de ma veste. Il se dirige ensuite vers la cuisine. Tel un pantin désarticulé, il me glisse ma veste sur mes épaules et saisit le trousseau de clefs qui trône sur la table depuis plusieurs jours. Mon estomac gargouille alors que l’Inconnu me fait signe d’avancer. Je secoue négativement la tête. L’autre homme, présent dans la cuisine, ouvre mon frigo saisissant un yaourt avec une cuillère. Fronçant les sourcils, je commence à me débattre et a mettre une main sur mon arme. L’Homme qui me maintient depuis avant debout ronchonne et m’adresse quelques politesses, m’invitant à vraiment le suivre. Me jurant qu’il ne m’arrivera rien. L’autre glisse le yaourt dans ma poche et s’accroupissant à mon niveau saisit mes mains tremblantes. Se voulant rassurant, presque paternel il m’adresse un sourire presque figé : « Voyons. Si nous vous voulions du mal… Enfin ! Vous connaissez notre chef. Vous seriez crucifiée… » Horripilée je recule alors que son collègue le relève par le collet, le poussant vers la sortie et agacé me saisit au bras pour me faire avancer de force. Dans ma poche, le duel commence entre le pistolet et le yaourt. Deux symboles plutôt forts, d’un côté le côté enfantin, avec le yaourt, le besoin d’être nourrie par autrui et de l’autre, l’arme. Le symbole de la défense. Aussi étrange que cela puisse paraître l’arme ne me déplaît guère. Mais qui ne me dit pas qu’ils sont venus pour m’exécuter ? Fermant les yeux je laisse l’homme me traîner presque derrière lui, alors que mes mains tremblent… Tout s’enchaîne rapidement. Par manque de choix, j’entre dans cette voiture. On m’installe aux côtés de l’homme au sourire figé et surtout on bloque les portières pour que je ne parte pas. Saisissant le yaourt dans ma poche, il me l'ouvre en me tendant la cuillère. Génial. Franchement, génial : je suis UNE ANGE. Quel est l'intérêt de me réduire à... ça ? Encadrée par mes deux gardes du corps je pénètre dans le club. Boitillant légèrement, je regarde l’ensemble du club repérant déjà les conduits d’adhérassions, les portes de sorties de secours. Sans prévenir, un homme de plus de deux mètres, large comme une armoire à glace vient se présenter devant nous : « Identité ? » dit-il en me regardant. Reculant et baissant la tête j’entre-ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. Derrière lui, des personnes me fixent. L’un ose se passer une langue sur les lèvres en m’envoyant un baiser. Me glissant près du garde au côté paternel, j’ose relever mon regard vers lui. Son sourire est toujours le même, frôlant l’idiotie : toujours aussi figé. Sûrement a-t-il reçu pour ordre de paraître gentil… Une main se dépose sur mon bras,m'effleurant tout doucement. Je me colle de plus belle contre le garde qui repousse la main alors qu’on saisit mon bras de l’autre côté pour renifler ma peau. Une inconnue relève mon audace à porter un bas moulant dans une boîte pareille alors que l'énorme baraque à fritte nous laisse passer, soulignant qu'il me laisse exceptionnellement mon arme. La saisissant sous le regard de mes deux gardes, je la garde contre moi. Les créatures auparavant intriguées, s’écartent aussitôt. Je gagne légèrement en assurance dans le lieu. La musique me berce et au fil des pas et je me perds rapidement dans l’énorme boîte de nuit. On me fait tantôt descendre des escaliers, tantôt tourner à droite, tantôt à gauche avant de m’abandonner seule dans une immense salle. Murs et sol semblent froids, glacés. Déglutissant je vérifie les balles de mon chargeur... Vide. Fusillant du regard mes gardes, je remets mon pistolet en place, dans ma poche. Mon ventre gargouille alors que seule, j’effectue quelques pas dans la pièce. Nerveuse, j'en viens à tourner en rond. Une odeur étrange parcourt l’atmosphère. Plissant les yeux, je parviens à distinguer dans la lumière sombre un fin filet de sang. Esquissant quelques pas, j’entre-ouvre doucement la lourde porte. Je me place dans le couloir suivant des yeux le filet de sang. Sortant d'une autre pièce, l’Inconnue d’avant me reconnaît. Approchant doucement, elle me sourit en penchant légèrement la tête sur le côté. Prédatrice, un fin filet de sang coule le long de sa bouche, se nichant dans son décolleté. Ecarquillant les yeux je recule alors que son visage vient se nicher contre mon cou. Humant mon parfum elle lâche un rire et prononce avec dédain : « Une Ange ! Chérie, voyons ! Garde ton sang ! » Amusée elle poursuit son chemin. Observant les alentours je repère des escaliers pour monter à l’étage. Mais avant ça, je me sens cruellement attirée par l'une des pièces sur ma droite. Soudainement, cette porte s'ouvre. Il en sort une femme, amusée. Jetant un coup d’œil curieux, j’y vois l’Inconnu... Sang aux lèvres, il tient dans ses bras le corps inanimé, décapité, de ce qui me semblait être une jeune femme. La porte se referme sur cette sordide scène alors que je me sens toujours cruellement attirée par cette salle...

Dernière édition par Deliah I. Collins le Ven 4 Mar - 14:13, édité 1 fois |
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Métier/Etudes : Baron du crime organisé Nombre de messages : 1056 Un camp? : Les missives crasseuses de la terreur  | ❝ Administrer le post ❞ Posté le Lun 1 Fév - 1:40, vous pouvez | J'observe Anie. Une nouvelle martyr. Sa nudité de jeune fille. Ses petits seins sanglants. Je contemple l’ensemble de son corps ses bras au-dessus de sa tête retenue par une chaîne épaisse au milieu d’une de mes nombreuses chambres froides. Elle transpire des larmes, de la sueur et du sang par tous les pores de sa peau. La torture “Ling Chi” est une torture orientale et très simple. Elle vise à infliger le plus de souffrances possibles avant que la victime elle-même ne périsse. Comment ? Par le nombre de coupures au couteau que quelqu’un peut supporter avant de mourir. C'est d'ailleurs pour cela que mes bras et mes mains sont ensanglantées et toute cette substance me colle à la peau. Plus d'une centaine de lacérations à la verticale recouvrent la jeune vampire. Ses yeux fatigués et cernés me regardent sans me voir. La salive s'écume et demeure épaisse en restant collée sur la surface de ses lèvres ouvertes. Je vois son corps vomir de sang et de pus car ce soir, c'est le 2ème jour que nous "travaillons" ensemble au rythme céleste d'Agnus Dei, crée par le compositeur talentueux Samuel Barber. Une ode qui retranscrit les passions, laissant entonner une sérénade délicate et salvatrice pour calmer les ardeurs de ma frénésie animale. Il ne faut pas oublier que je suis un monstre savant. Un érudit sauvage. Je viens de me rendre compte à l’instant que ma bestialité ne possède aucune limite car je ne ressens rien en terme de moral. Pas même le froid qui m’entoure malgré le fait que je sois bien dans une chambre froide avec une jeune fille au bord de l’agonie. Je sens la pisse couler le long de ses cuisses. Des morceaux d’excréments se détachent de son petit cul vierge. La douleur est insupportable. Je sais comment causer une souffrance infecte. Car je ne ressens rien tel un monstre et, parallèlement à cela, je suis suffisamment créatif tel un savant. Si je l’ai choisi elle, ce n’est pas le fruit du hasard. Elle est la fille de cet enfoiré qui porte le même tatouage sur le cou. Grâce aux coordonnées de Deliah (et à sa gentillesse appréciée de m’avoir transmis la liste), je suis parvenu à le retrouver. Mon approche de départ m’a semblé être juste. Un rendez-vous au coin d’un café pour en discuter comme des êtres civilisés. Non sans surprise, le mec s’est affiché et a participé au jeu. Il s’est assis en face de moi, un sourire triomphant aux lèvres, ses yeux restant bloqué sur le tatouage de mon cou semblable au sien. Il me raconte qu’il l’a fait pour m’honorer. Qu’en voulant reproduire ma violence légendaire, il s’est mis à battre des femmes après les avoir incité à boire dans une ruelle ou chez lui. Je l’écoute longuement en silence. Je ne l’interromps pas. Je ne lui annonce même pas qu’il n’a rien compris. Les passants autour pourraient penser que ce crétin parle tout seul tant son existence ne me bouscule pas. Lorsqu’il est parvenu à finir son discours, je repose ma tasse de café et me relève pour prendre congé. Décontenancé, il se met à balbutier et ne comprend pas la raison de mon départ. « Le jour où nous nous recroiserons, tu ne seras plus un homme malade et ignorant. Je vais te guérir de ta maladie. Je vais t’ouvrir les yeux sur la réalité de notre monde. Puis, tu décideras ensuite de l’orientation de la vie que tu aimerais mener. »Ce sont là les seuls mots que je lui ai partagé. Il n’a assurément rien compris à mon discours. un danger potentiel. Je ne recherche qu’à torturer et tuer sa famille. Anéantir son entourage. Je lui ouvrirai ainsi les yeux sur la réelle définition de la douleur. Sur ces nombreux enfants qui ont retrouvé les dépouilles de leur père avec une mère traumatisée suite à des viols répétés. Il mettra de côté son désir de gloire pour se rapprocher de ce que je suis. En suffoquant dans une douleur pénible, il n’aura d’autre choix que d’ouvrir les yeux. D’accepter son nouveau destin lourd de sacrifices … Ou de mettre un terme à sa vie. Et c’est ce qu’il fera. Faible d’esprit, c’est-ce qu’il fera pour sûr. Et je serai là, le premier témoin qui trouvera son cadavre. Je serai là pour lui partager un sourire. Le dernier qu’il ne verra jamais. Quand je regarde Anie, elle ne m’inspire absolument rien. Un tas de viande semblable à un porc sur mon crochet. Sa mère étant déjà abattue sous ses yeux d’une balle en pleine tête avant que mes hommes ne répandant son sang sur le mur de la maison en guise d’avertissement lorsque le père rentrera. Mais il n’est pas rentré. Certaines prostituées m’ont affirmé qu’il a continué à battre d’autres femmes en résidant dans un hôtel. Je n’avais pas d’autres choix que de kidnapper sa fille. Sa peine s’alourdit avec le temps. Et il n’en est même pas conscient. Le crétin. Retour au présent. Il y a une heure, j’ai envoyé deux de mes hommes chercher Deliah. J’ai décidé de briser la glace de son traumatisme. Oui, je l’ai gardé sous observation. Parfois, mes hommes restaient à proximité de la maison afin de la surveiller et de la protéger. Une autre fois, je suis parvenu à corrompre un agent avec suffisamment d’argent pour qu’il puisse fermer les yeux devant la justice et les ouvrir pour le diable que je suis. Le quotidien de Deliah semblait couler dans des eaux tranquilles. Mais vivre aussi longtemps dans une profonde léthargie n’est bonne pour personne. Autant rester dans les remparts de la folie mais en la vivant sans contrainte et surtout avec liberté. Le processus n’en serait que plus digne. Plus intense. Je sais de quoi je parle. Je vis avec ma démence pendant pratiquement toute une éternité. Il m’est impossible de souligner quand est-ce tout ce merdier a commencé. La folie s’amplifie certaines nuits. D’autres périodes, je la stabilise. Entre une profonde euphorie, une haine redoutable et une passivité dépressive et glaciale, je parviens néanmoins à vivre dignement. Encore mieux, je parviens à bâtir bien plus que ma propre personne. Je parle ici de mon empire qui représente le fruit de mes efforts et la présence de la sueur sur mon front comme l’aurait un brave paysan après avoir travaillé sa terre pendant toute une journée de durs labeurs. J’ai mérité cette nouvelle vie au détriment de la folie qui m’a frappé de plein fouet. Mes hommes reviendront avec Deliah. Je le sais, je les ais discipliné moi-même. L’un d’entre eux possède un doigt en moins. Il n’a pas suivi mon ordre à la L-E-T-T-R-E. Donc, j’ai croqué son doigt, mes canines arrachant sa peau, mes molaires broyant considérablement ses os frêles. Je suis confiant car dans le fond, je les traite bien. Ils sont adroits et loyaux. La rancune ne se lit pas dans leurs yeux. Ils savent que si j’interviens, c’est parce qu’ils l’ont tout simplement mérité. Pour plusieurs, je suis un prophète, pour d’autres un professeur et enfin pour certains un père. Ces rôles m’ont été attribué sans même que je le demande. Tout simplement parce que je les ai sauvé d’une société qui n’a pas voulu d’eux. Parce que j’ai reconnu leurs ressources et leur droit à vivre en tant qu’être-vivant. La plupart d’entre eux sont des anciens vétérans de l’armée sans logement, ex-toxicomanes ou alcooliques. Parfois, l’un d’entre eux ressent d’autres souffrances psychiques. Pour les femmes, ce sont plutôt les victimes de violence domestique ou les ex-prostitués dans des cabarets très douteux qui ont souffert tout autant physiquement et psychiquement. Je les accueille tous chez moi sans distinction. Et je parviens à ajouter une lumière dans leur existence. Un sens à leur vie. Je relâche le couteau de chasse à terre. Anie vient de sombrer définitivement. Je l’ai suffisamment « travaillé ». Daphné, une charmante vampire et danseuse fétichiste de mon club, me regarde avec un regard délicieux, assise sur une chaise en fumant une cigarette pendant sa pause. Elle éprouve un profond plaisir à me voir « travailler » avec un corps. Elle sait que ce que je fais est juste. Elle admire ma toute-puissance. Et que mes ennemis n’en seront que plus affaiblis par la brutalité que j’exerce au quotidien. Je lis dans ses yeux qu’elle a toujours eu ce fantasme de se faire maltraiter par mes gestes dans un contexte à la fois sexuelle et torride. Je la fais frissonner lorsque nous partageons un regard intime. Elle n’est pas la seule danseuse à ressentir ce besoin primitif à mon égard. Cela pourrait être surprenant car je suis conscient de ne pas avoir la gueule d’un Casanova. Et pourtant, ma noble présence, mes sages conseils et mes actes atroces suffisent à les séduire. Je pense qu’elle se sente d’une part en sécurité à proximité de moi. Elles savent que je suis pratiquement intouchable. Que j’ai osé défier l’Ordre. Que j’ai osé renier l’Eden’s Manor et leur Conseil des Anciens. Que j’ai osé répandre une brève terreur au sein de la ville de Réversa. Et que même au-travers de tout cela, mon règne ne fait que de s’étendre alors que j’ai commencé à bâtir mon empire à l’aide de mes mains et de quelques grains de poussières. Aujourd’hui, je suis « quelqu’un » pour beaucoup de monde. Même dans la haine, on parvient à m’idolâtrer et à me respecter. Et tout cela, je le dois à ma folie de vivre. Je me rends compte que je suis nu et rempli de légères griffures sur le torse. Daphné aussi. Peut-être avons-nous copulé finalement sous les yeux de la jeune fille en agonie. De quoi blesser davantage ses limites psychiques. Lorsque j’entre dans une profonde frénésie, je ne parviens pas réellement à me rappeler de mes actes. De la tournure de certains évènements. D’autres appelleraient cela de la barbarie. Moi, je nommerai ceci une dose d’adrénaline « américaine », c’est-à-dire semblable à mes ressentiments pendant le conflit d’Okinawa, l’Amérique contre le Japon. Ne réfléchis plus, agis uniquement. Telle une machine de guerre. Une carapace vide. Et à reconsidérer le sourire très charmeur de Daphné, je peux confirmer en ce moment que je lui ai fait du bien. Beaucoup de bien. Je parviens à détacher la chaîne qui relie le cadavre, Anie. Puis, à l’aide d’un large couperet, je l’abats à plusieurs reprises sur la tête de la jeune fille en décrivant plusieurs arcs-de-cercle. Je plante ensuite mes crocs à l’intérieur de la carcasse, consommant le sang et déchirant la chair qui passe sous ma langue. Daphné a décidé de prendre congé à ce moment afin de me laisser tranquille pendant que je dévore ce repas en insistant sur la décortication des os. La porte s’ouvre à ce moment-là. Pendant un bref instant, le fessier de Daphné disparaît et laisse apparaître un visage très familier : Deliah. La porte se referme ensuite, me laissant dans une atmosphère paisible où mon cannibalisme peut s’exprimer en toute intimité, les bruits de mastications étant les seuls bruits qui sont entonnés. Une demi-heure est passée. J’ai pris mon temps pour ingérer la plupart des composants qui constituaient le corps d’Anie. Les restes iront dans une machine capable de détruire tout cela. Deliah doit probablement m’attendre dans mon bureau au-dessus de la « grande salle », soit un endroit surélevé au-dessus de la plus grande piste de danse de mon club. Heureusement, les vitres sont teintées et les murs insonorisés par la musique « dark-dubstep » ou ce genre de choses qui plaît autant aux jeunes adultes d’aujourd’hui. D’un geste lent, j’ouvre la porte de la chambre froide en étant entièrement nu et ensanglanté. Je rencontre un de mes gardes, immobile à côté de la porte en s’assurant qu’aucun danger ne soit visible. Tout en déambulant dans le couloir, le garde me suit. Je franchis une nouvelle salle qui fait office de douche commune. C’est ici que les bouchers lavent les divers produits avant de le continuer leur démarche pour exporter les tranches de viande. Parfois, c’est ici que mes collaborateurs lavent les bœufs ou les porcs avant de les tuer. Et encore, il m’est arrivé d’abattre froidement un de mes anciens employés car il a commencé à être gourmand en voulant parler de ce lieu à l’Ordre. Il a simplement voulu négocier son silence en jouant la figure solide d’un adversaire idéal. Sauf qu’il n’était qu’un homme. Fragile, sensible et vulnérable à mes yeux. Sa mort l’a embrassé. Puis, ce sont mes machines qui l’ont réduit en l’état d’un coulis épais biologique et odorante. Ces « restes » ont fini dans une boîte de conserve qui a été vendu comme produit pour chiens. Je prends le temps de soigneusement me laver, puis de m’habiller avec un pantalon treillis ainsi qu’une chemise et un gilet avec des boutons dorés. J’attache mes cheveux trempés après les avoir convenablement essoré. J’apprécie recevoir mes invités dans ma modeste demeure en étant habillé d’une manière plus raffinée et noble. Impérial, presque. Je sors des douches et me dirigent enfin dans mon bureau en grimpant d’autres marches pour sortir des sous-sols de mon club. Je me tiens devant la porte de mon bureau en entendant au passage un son étouffé et rythmé du groupe « Combichrist » (si ma mémoire ne me fait pas défaut) que je peux discerner puisque la grande salle de discothèque se trouve à côté de mes quartiers. J’ouvre la porte et effectue quelques pas à l’intérieur. Je retrouve Deliah déambulée au sein d’un bureau classieux avec plusieurs tableaux accrochés sur les parois, un tableau avec une multitude d’écrans de surveillance, une large baie vitrée qui surplombe les pistes de danse avec son public et ses danseuses fétichistes à l’intérieur de petites cellules surélevées, ainsi qu’une grande table au milieu de la pièce rempli de victuailles. D’habitude, je ne laisse pas cette chose trainer dans mon bureau. Mais ici, pour elle et sa santé actuelle, je lui ais réservé un banquet avec plusieurs mets venant de tout horizon, autant dans les sphères orientales qu’occidentales. Je l’ai observé suffisamment de fois renoncer à se nourrir convenablement. Dans l’idéal, ce n’était tout juste si elle mangeait un pot de yoghourt ou un peu de salade. Nos regards se croisent. Je lui souris poliment et referme la porte derrière moi. La musique disparaît aussitôt. Elle ne me parle pas. Moi non plus. Je la dépasse et fais mine de ne plus l’apercevoir. Je me dirige en face d’un tourne-disque et insère délicatement un vinyle qui laisse planer une composition de musique classique : Clair de lune de Claude Debussy. « Un peu de douceur dans ce monde de brute. »Je respire profondément en levant mes bras en croix, comme si je recherchais à m’évader de ce corps si barbare en oubliant les actes que j’ai effectué il y a quelques heures en arrière. Le retour dans une identité plus stable et civilisée. Après plusieurs inspirations, je baisse mes bras au niveau de ma taille et me retourne pour mieux la regarder. Je ne fais aucun commentaire sur ses traits faciaux qui ont été marqué par cet événement difficile. Ce traumatisme. A la place de cela, je décide d’ouvrir un nouveau sujet. Un autre qui doit être réglé dès aujourd’hui. « Durant notre dernière rencontre, je t’ai parlé d’une facture. Celle que tu m’as attribué pour le coût de mon tatouage sur le cou.» Je tapote mon index sur le motif qui brille à nouveau de toute sa splendeur. « Elle contient exactement la valeur que tu m’as soumise. »Une enveloppe rouge est déposée à côté du plat agrémenté de victuailles délicieux et parfumés. En tout homme d’honneur, je suis parvenu à respecter mes engagements même si je sais pertinemment qu’elle a essayé (et même réussi au final) de me rouler. Peut-être qu’elle y a réfléchi, peut-être que non. Peut-être que, selon elle, le fait de l’avoir extirpé de ce chaos et de l’avoir sauvé d’une certaine manière a été amplement suffisant à couvrir la dette. Pour cette contrepartie, disons que je suis parvenu à la sauver, mais qu’elle a souffert ensuite d’un traumatisme assez cuisant. Je me demande même si elle a eu quelques fois des idées noires. Voire même des idées suicidaires ? En tout cas, la note est salée sur les deux parties. Et dans sa fragilité, je ne recherche pas à en tirer profit. Je ne l’ai jamais fait. Je ne recherche qu’à supprimer les plus « forts » du système. Ceux qui se revendiquent intouchable. "Laisse-moi te regarder, Deliah."D'un geste doux, j'avance mes mains devant son visage et les autour de ses joues sans même les toucher. Je l'observe sans sourciller pendant un moment qui me paraît également long. J'admire la flamme qui brûle dans ses yeux. Je connais cette flamme. Je parviens à lire en elle un potentiel caché. Je ne peux garder cela pour moi. Je me tiens de l'exprimer par un : "Admirable."D’un geste avec la main, je l’invite à prendre place sur la chaise matelassée en cuir devant le banquet et l’enveloppe. Tout en lui servant un verre de vin, je continue à parler : « J’espère que mes hommes ne t’ont pas brusqué. »Je me rends compte de la sottise de cette affirmation et la regarde d’un air peiné. Je repose le verre devant elle en hochant négativement la tête. « Je m’excuse, j’ai oublié que tes mots ont une certaine difficulté à se former ces deux derniers mois. Tu dois probablement vouloir me demander dans ce long silence majestueux la raison de ta présence ici. »Je fais le tour de la table et m’asseye une place en face de Deliah. Le traiteur se précipite pour poser méticuleusement une serviette sur mes genoux tandis que je continue de parler sans même le remarquer. « Payer ma dette. Mais aussi t’inviter à partager un repas afin de conclure cette petite aventure que nous avons partagé ensemble. Sans aucune prétention de ma part, bien entendu. Même si cela fait partie du quotidien pour moi, je ne remets pas en cause les difficultés que tu as traversées. Pour être sincère, je vais t’épargner de me raconter ce que tu as vécu depuis. Je t’ai gardé sous surveillance. »Mon assiette se remplit d’un morceau de poisson sur son coulis de vin chaud caramélisé, le traiteur ajoutant ensuite des petits pois et carottes découpés sur le côté de l’assiette. Deliah sait que je me suis déjà nourri et que tout ceci peut être un petit jeu pour masquer mon côté « sauvage » en me montrant un côté plus civilisé. Il n’empêche que je n’épargne pas la bonne cuisine. Tout comme la musique, le théâtre et bien d’autres formes d’arts, elle fait partie des petites choses de la vie que je continue à savourer à pleines dents. « Tu peux être outrée. Même me mépriser. Néanmoins, de mémoire, j’ai dû abattre un des « nouveaux » concierges de ton immeuble. Un simple tueur infiltré, je pense. Il était 4h du matin et tu ne dormais pas à ce moment-là. Un autre policier, ou plutôt un mouchard si l’on parle dans mon jargon, a même essayé de divulguer ta position à un destinataire inconnu avec une somme plus que modeste à la clé. J'ai dû le faire taire. Oh, je ne recherche pas un remerciement de ta part. Ton silence céleste me suffit. Cependant, je me demande bien dans le fond pourquoi tu es autant "appréciée" dans le voisinage. »Je lui laisse la liberté de parler quand elle le voudra. Je ne vais pas attiser ses émotions et la forcer à me répondre. « Quoiqu'il en soit, je te souhaite un bon appétit, Deliah. Le premier après 51 jours, 8 heures et 37 minutes. »
Avec courtoisie et un sourire aimable, je lève mon verre de vin afin d’honorer son appétit… Et de lui exprimer ainsi à quel point ma toute-puissance est redoutable et me permet d’obtenir tout ce que je désire.  "Quand le dernier des rois sera pendu avec les boyaux du dernier prêtre, le genre humain pourra espérer être heureux."[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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Métier/Etudes : Tatoueuse Nombre de messages : 154 Un camp? : Conseil des bourges  | ❝ Administrer le post ❞ Posté le Ven 4 Mar - 14:29, vous pouvez | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je pénètre dans une espèce de bureau. Spacieux. Bien décoré. En opposition totale avec les autres pièces et l’ambiance de la maison qui me semble plutôt malsaine. Cette pièce ressemble à un cocon. Des odeurs humaines, normales. Pas une odeur de sang coagulé. Je déambule nerveusement, regardant tantôt les tableaux aux murs, tantôt ce qui orne le bureau et peut me servir d’arme éventuelle. Je remarque un espèce de large banquet : pense-t-il seulement que je vais… Manger en sa compagnie ? J’hausse doucement les épaules alors que je me mordille par la même occasion fermement l’intérieur de ma joue, totalement terrorisée par le festin après tant de jours et tant de semaines à me murer dans le silence : va t-il me le reprocher ? Et où était-il diable pendant tout ce temps, à me laisser croupir à mes angoisses les plus folles ? A mes rêves les plus fou ? L'homme pénètre dans la pièce, calmement. Ni énervé, ni ultra-enchanté, il m’adresse un sourire tout en refermant la porte derrière lui : destin sellé. Alchimie lorsque le Vampire se dirige vers le tourne-disque pour y déposer une de mes compositions préférées. Quelque chose en moi s’agite. Intérieurement, j’ai comme l’envie étrange de lui sauter dans les bras pour avoir lancé ce morceau. L’envie étrange de me réfugier contre lui. Les trois tonnes cinq de muscles sont la, avec lui je ne risque rien. Bon sang. On pourrait presque croire à un remake étrange de la belle et la bête. A vomir. Continuant de déambuler nerveusement, je garde tout de même mes distances avec l’homme alors qu’il lance dans le plus grand des calmes : « Un peu de douceur dans ce monde de brute. »Monde de brute ? Ha, sale enculé. Tu me kidnappes, avec des larbins complètement stupides et tu oses parler d’un monde de brute ? Ma seule arme restant un revolver dénué de balles, je laisse échapper un soupire avec l’envie de me recroqueviller sur moi-même dans l’un des coins de la pièce. Le simple fait de me tenir debout, après ces longs jours d’angoisse sous la couette me fait doucement soupirer alors qu’il se retourne vers moi. J’esquisse presque un mouvement de recul alors qu’il m’observe. Gibier. Mascotte. Bon sang. J’ai envie de me cacher. De fuir ce qu’il va me raconter, fuir ces faux-semblants, cette mascarade qui défile sous mes yeux. « Durant notre dernière rencontre, je t’ai parlé d’une facture. Celle que tu m’as attribué pour le coût de mon tatouage sur le cou.» Tapotant le motif à son cou je l’observe sans réellement l’écouter alors que son regard se porte sur une enveloppe rouge. Ah. Ma paye. Sa dette. Mais qui pourrait parler de dette alors qu’il m’a sauvé -étrangement- la vie ? Extirpé des mains de mes agresseurs ? Il parle mais je ne l’écoute plus, le regard rivé sur l’enveloppe : il m’a convié de force ici pour… De l’argent ? Avançant ses mains devant mon visage je repose immédiatement mon regard sur lui. Ne cillant pas vraiment des yeux, la proximité me laissant perplexe mais pas apeurée je le vois souffler : "Admirable."La musique en fond défile alors qu’il m’invite à m’asseoir. Bien. C’est presque avec soulagement que je m’affale littéralement sur la chaise, le dos de cette dernière me rassurant horriblement. Du vin. Du vin, bon sang du vin. Je regarde le liquide qui glisse dans mon verre avec une lenteur insoupçonnée presque horrible et captivée par la couleur, je n’écoute plus les mots de l’homme. Mon esprit s’enfuit, temporairement et observant le vin je me demande si médicaments et calmants en tout genre obtenus depuis l’accident feront bon ménage avec… Le vin. Il dépose le verre devant mes yeux et relevant le regard vers lui, je le scrute alors qu’il secoue négativement la tête : « ... Tu dois probablement vouloir me demander dans ce long silence majestueux la raison de ta présence ici. »Il s’assoit. Enfin il n'est plus à mes côtés, grand, imposant. J’ai une envie soudaine et incongrue de replier mes jambes contre mon buste, d’y nicher la tête au sommet mais je lutte. Je glisse au lieu de quoi les bras le long de mon buste agrippant de ma main droite le siège de ma chaise. Ma main tremble doucement mais ne relâche pas un seul instant le siège : pas question de pleurer face à cet Inconnu. Ne pas se montrer faible. L’homme silencieux dans la pièce depuis ma venue dépose une serviette sur mes genoux. Heam. Mise en scène. Je le laisse faire. Mais le cœur n’y est pas. J’ai peur, horriblement peur. La peur ronge mon estomac, fait trembler mes muscles à bout de force par ces nuits sans sommeil alors qu’il parle, encore et encore pour meubler son monologue : «… t’ai gardé sous surveillance. »Quelques brides de son discours barbant parviennent à mes oreilles et la peur grandit, croît sans cesses, me coupant un maigre instant la respiration : me surveiller ? Moi ? Ancienne ministre durant le gouvernement angélique ? Moi Deliah Collins ? Mon chou, inutile. Mon destin est tout tracé, la mort me tend les bras depuis trop longtemps pour que j’y échappe. Et l’affaire, l’enquête ? Qu’en est-il avec le jugement Angélique à venir ? Y a-t-il seulement pensé ? Non. Il ne sait rien et n’en sera jamais rien je crois puisque ces jugements sont tus pour éliminer les plus fortes têtes de Réversa. Présente ici, il s’assure par la même occasion que je suis suffisamment choquée et murée dans mon silence pour ne rien raconter à l’extérieur. Il s’assure que mon état mental est assez chaotique pour que je ne parle pas. Théâtre ! Il se fait servir une assiette devant mes yeux. Sans la moindre once de gêne ! Du poisson, des légumes… Mes mains tremblent de plus belle alors que j’en reviens à fixer mon verre de vin. Il lève le sien après un discours tout aussi barbant que le précédent, pour meubler la conversation... Est-il seulement sincère lui qui joue de milles et une apparence à la minute ? Tendant une main tremblante vers mon verre, je le saisis mais par manque de chance le vin se renverse sur ma tenue et le verre se brise au creux de ma paume. Merde. Main ensanglantée, je saisis la serviette déposée sur mes genoux pour la serrer fortement avant de constater que des morceaux de verre y sont nichés. Je déglutis en lâchant un rire nerveux. Premier son depuis ma venue. Mais ce rire devient rapidement incontrôlable alors que je retire, un à un les morceaux de verre. Mon corps entier tremble, incontrôlable, instable. Peu à peu, ce rire venu d’ailleurs cesse. Aucune larme. Juste du sang le long du bras. Mais les tremblements sont terminés et relevant mon regard vers mon hôte je le scrute d’un regard accusateur : dois-je le remercier d’avoir tué l’un de mes nouveaux concierges ? Dois-je le remercier de quelque chose ? Dois-je le remercier d’avoir veiller sur moi après tout cela ? Alors que je suis même incapable à présent de faire face à l'extérieur et face à moi même, par peur ? Alors que je parviens par simple contact à briser la glace ? Je retire ma veste pour la glisser sur ma chaise. J'ai chaud. Horriblement chaud. D’une main tremblante, j’en sors mon portefeuille et, en y saisissant un article découpé, je le jette sur la table, pile entre nos deux assiettes. Si l’homme prend le temps de le déplier, il pourra alors y lire en gros titre : campagne de tolérance, Deliah I. Collins, ancienne ministre de l’économie témoigne : « Je pense que la campagne est une chose. La situation actuelle de la ville en est une autre. Au final, Anges comme Vampires comme Humains sommes sur le même pied d’égalité. Le racisme n’a pas lieu d’être à Réversa. » Parcourant mon portefeuille j’écarte quelques billets pour sortir un autre article découpé que je relance au hasard sur la table : « La femme à qui politique et tatouages semblent réussir. Notoriété acquise ? Témoignage. » Fermant le portefeuilles et par la même occasion ce funeste destin qui m’ouvrait grands ses bras il y’a quelques années de cela encore, j’en viens à le serrer entre mes deux paumes. Le cuir beige se tâche progressivement avec ma paume à vif mais qu’importe. Il voulait des réponses à ses questions ? Soit. Qu’il sache qui je suis. La femme pleine de notoriété que j’ai pu être. Qu’il se régale de ces ragots. Qu’importe. Reportant mon regard sur la pièce, je constate que l’homme n’est plus présent. A-t-il été congédié ? Répit de courte durée, le revoilà une pile de vêtements en main ainsi que des bandages. Je regarde le Vampire dont je ne connais toujours pas le vrai prénom, apeurée : me changer ? Pas question. Me relevant de la chaise, je me glisse progressivement aux côtés du Vampire : geste horriblement machinal mais entre peur et attirance, celui-ci me rassure autant qu'il me terrorise. L’implorant du regard je lui fais savoir que non, je ne me changerais pas. Non. La musique cesse et la nervosité revient de plus belle, mon pouls s'accélère alors que ma main saigne : je viens de me lever sans le moindre accord, sans la moindre demande. Va-t-il le tolérer ? Comment vais-je fuir ? Puis-je prétexter à une envie soudaine de faire pipi ? Ou bien est-ce trop enfantin et trop prévisible ? Soupirant je porte ma main contre mon ventre qui ne cesse de gargouiller face aux odeurs environnantes. Mais pas question de manger en la compagnie du diable. Il m’a protégé pour ces derniers jours mais… Qu’en est-il des suivants ?Hm ? C’est bien trop facile. La main de l’inconnu larbin se pose sur la mienne et sursautant je la retire alors qu’il soupire, jetant un regard au Vampire pansements en main. D’un geste de la tête, il désigne le sol tâché par le sang et hausse les épaules, posant vêtements et bandages sur ma chaise avant de retourner sagement à sa place, demandant au préalable à l'hôte s’il soit ou non relancer la musique. Les souvenirs se relancent au moment même où une autre musique se lance. Je croise alors le regard du Vampire. Craquements des os, chaire à vif… Glissant mes mains contre mon front j’y prends appui en fermant les yeux : non. NON. Pourquoi tout est aussi confus ? POURQUOI SUIS-JE AUTANT INSTABLE ? Bon sang les images défilent, le bruit des armes, les gémissements implorants, le sang, les odeurs… « STOP. » Voix cassée par un sanglot alors que les images cessent, progressivement… Je n’ose relever le regard vers le Vampire et son acolyte témoin de la scène. Je n’ose refaire figuration, alors que tout va mal. La descente aux enfers recommence alors que sans prévenir, je me laisse tomber au sol. Ange à mal. Ange au plus bas de son mental. Ange souillée par les scènes et les affronts. Ange en totale dépression. Ah. Si Adrien serait là, il me tirerait bien les oreilles et poserait ces couilles sur la table pour me faire savoir à quel point je suis devenue le fardeau Angélique… Ce connard qui nous a recruté pour nos forces de caractère nous les « Anges » me ferait rapidement savoir à quel point je suis devenue inutile pour la société...
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Métier/Etudes : Baron du crime organisé Nombre de messages : 1056 Un camp? : Les missives crasseuses de la terreur  | ❝ Administrer le post ❞ Posté le Mar 22 Mar - 8:57, vous pouvez | Regarde. Regarde l’océan de tous tes tourments. Regarde. Observe. Comprends. Je peux me targuer de ma position actuelle, de mes gains et de mon influence qui s’étend sur toute la surface du Black Alley. Beaucoup me poseraient la question suivante : pourquoi ne pas tuer Deliah en récoltant les honneurs de ceux qui la recherchent activement dans le seul but de la faire disparaître à jamais ? Son vécu semble diaboliser bien des consciences. Celles-ci, dans leur fureur à vouloir impérativement la supprimer, ne recherchent qu’à être apaisée une bonne fois pour toute. Je peux comprendre leur colère. Mais elle n’est pas la mienne. Et c’est ici que les choses deviennent intéressantes en m’occupant d’elle comme de ma propre fille. Au lieu de saisir les opportunités, je les détruis avant de les créer, c’est-à-dire toujours se mettre aux côtés du plus faible. car ainsi, je me dresse face aux puissants, à leurs richesses, à leurs territoires. Et je les attends impatiemment oser m’attaquer pour s’emparer d’elle. Ainsi, je pourrai riposter et les envahir en plaidant la légitime défense. Supprimer des corps, c’est une chose simple et facile. Récolter le tribu de chaque patron de la pègre, vampires, anges, ou n’importe quelle race en les décimant, c’est rendre service à la cité… Et d’autant plus bénéfique pour ma propre fortune. Comment voulez-vous que les familles s’entendent s’il n’existe même pas un syndicat pour les réunir ? Ici, chacun s’organise individuellement. Ici, chacun récupère sa propre fortune. Moi, j’ai Deliah. Une carte maîtresse. Car elle symbolise aujourd’hui la fortune la plus convoitée. Il ne me reste qu’une question sans réponse : Pourquoi elle ? Au moment de présenter ma coupe de vin, je la regarde fixement, sans sourciller. Même lorsque son verre parvient à se disperser en morceaux par la seule force de son étreinte, mes yeux restent immobiles, plantés dans les siens. Le contenu du verre se répand sur elle. Je continue d’observer sa réaction. Chaque mouvement de sa part. Chaque inspiration de son ventre. Chaque réaction de son visage. Un déglutissement discret. Un bref rire qui exprime une panique camouflée. Je goûte au premier son étouffé de sa gorge. Je la laisse mariner au fond de moi, l’entendant encore résonner encore et encore dans mon esprit. Sa carapace corporelle se met brusquement en mouvement. Tout venant d’elle porte l’emblème de l’angoisse, de l’imprévisibilité, de l’abandon. D’un geste presque machinal, je la regarde enlever sa veste et sortir une coupure d’un journal. Elle le jette sans vergogne au milieu de la table. Sans même donner un ordre, un de mes hommes s’approchent pour le prendre et m’en faire la lecture. Je ferme un instant les yeux et écoutent attentivement ses mots. Car ses mots concernent Deliah et pourrait expliquer la fascination que beaucoup d’individus ont pour elle. Tu es une ancienne ministre de l’économie, conciliante et humaniste. Ou du moins, tu l’as été. Une deuxième information se pose sur la table, le même homme s’en empare et me répète l’inscription. Une reconversion dans le monde du tatouage après avoir été femme en politique ? Dis-moi tout de suite que tu as été une cible malgré ton silence et que tu as fuis l’oppresseur. Mais cela ne me satisfait pas pour la simple et bonne raison que je recherche à dévorer ses mots à elle. Qu’importe le faux enthousiasme des journalistes. Qu’importe leur travail alors que j’ai l’essence même de l’information et de l’authenticité en face de mes yeux, partageant un repas vide de sens à mes côtés. Tout deux, nous n’avalons aucune miette provenant de notre assiette respective. Je ne mange pas non plus le contenu de mon assiette car cette « nourriture » m’horripile. Je suis cannibale. Je viens d’engloutir la moitié d’un corps humain il y a moins d’une heure. Je lui adresse un sourire franc et impérial. « Des mots travestis par des gueux pour exciter des sots. »Mon homme de main sort un briquet et détruit les coupures de journaux. « Je ne suis pas intéressé aux choses que tu me donnes. Je suis friand des choses que tu peux m’apporter. »Ta voix. Ton vécu. Ton périple. Les choses immuables qui ont traversé ton existence. Ta propre vie. Ta propre mort. Ton destin ici et maintenant. Je veux … te prendre dans mes bras ? Cette attraction est presque irrésistible qu’elle m’aveugle par moment. En tout cas, je ne veux rien que tu puisses me donner. Ne vois-tu pas que je suis écroulé de biens matériaux ? Ne vois-tu pas que je ne manque de rien ? A quoi cela m’aiderait d’avoir un morceau de papier avec une écriture calligraphié bientôt illisible et rédigé par un jeune effronté en manque d’argent et de scoops, dans le seul but d’alimenter son salaire en espérant vivre une retraite un peu plus harmonieuse que sa connerie de vie actuelle ? Ne m’insulte pas, Deliah. Donne-moi ce que je veux vraiment. Tu as peut-être été un pilier dans ce monde violent. Mais tu n’es plus qu’une pierre parmi les ruines de ton édifice. Utilise-moi pour faire la différence car je ne me présente pas devant les portes de ta popularité avec une fourche et une torche. Au lieu de te pointer avec une arme, je t’offre ma main et mon soutien. Soutien, qui avec ta renommée, sera clairement bénéfique pour moi. Vivante, tu m’es utile. Morte, tu n’es qu’un met dans mon assiette parmi tant d’autres. Au moment où je la regarde, elle observe sa nouvelle blessure, tétanisée. Avec une extrême douceur, je me relève moi-même et me dirige dans une armoire derrière elle. Ma main effleure ses cheveux au passage, mais je suis presque persuadé qu’elle n’est pas encore revenue à la réalité. Je m’empare de la poignée et ouvre l’armoire en sortant plusieurs vêtements, évitant préalablement de prendre des tenues sexy en latex. Bien qu’elle puisse être très jolie dedans, je ne vais pas chercher à la déstabiliser gratuitement. Si son mutisme reste fidèle et qu’elle se décide à le garder jusqu’au bout concernant le capharnaüm que j’ai réalisé dans son ancien salon de tatouages et aux flics que j’ai tué, c’est un premier pas vers moi et le respect que je peux lui apporter en retour. Mais, venant d’elle et de son histoire, je désire bien plus. Je l’observe en train d’effectuer une gymnastique dramatique à la vue des vêtements. Je les distribue à mon homme de main présent dans le bureau. Il tente de la calmer avec une approche physique, mais elle est déjà ailleurs dans sa réalité. La musique cesse à ce moment-là, plongeant le bureau dans un silence où les vibrations de la discothèque se fait ressentir plus distinctement. Face à ce changement de sonorité, le garde me regarde et attend un ordre direct. Je lui souris, mon visage exprimant toute la sérénité du monde. « Les quatre saisons de Vivaldi. La composition représente bien la situation actuelle : Son esprit ne cesse de changer de saison..»Et l’automne avec sa pluie miséreuse et toxique semble approcher à grand pas. Son corps frêle tremble à quelques mètres du mien. Pour une raison que je ne cesse de comprendre, je voudrai la toucher. Je ne suis animé par aucune pulsion d’ordre sexuel, pas même de tendresse … Je voudrai juste la toucher. Comme cela. Comme un puissant aimant. Sa voix cassée résonne en ordonnant d’arrêter tous ce que nous entreprenons, moi et mon gardien. Un STOP a été évoqué alors que nous nous tenions immobile pendant quelques minutes. Je traduis cela par une tentative de fuite non physique mais bien psychique. Je connais le symptôme. Je l’ai expérimenté. Et je l’expérimente toujours aujourd’hui. C’est ce qui arrive lorsqu’on renonce à toute thérapie après avoir effectué une guerre qui a pris plusieurs années. Les traumatismes restent. Les défunts partent. Leurs voix vivent. Et la mienne, en cet instant, est la seule voix à se faire entendre : « Dehors. »Bien entendu, je ne parle pas à Deliah mais à mon soldat. Celui-ci s’incline majestueusement, puis prend congé en disparaissant par l’entrebâillement de la porte. Les mains derrière mon bassin, je marche vers elle d’un pas lent et impérial. L’intonation de ma voix est à la fois doucereuse et aussi tranchante qu’un couperet. « Deliah ? »Je m’approche d’elle, lentement. Dans sa grande faiblesse, il est temps de lui montrer le chemin. Il est temps de passer à l’attaque et de cesser d’être spectateur de son océan de tourments. « Tu les entends toi aussi, n’est-ce pas ? » Je l’observe d’un regard sombre, le visage dur et usé. Tout signe de cordialité vient de disparaître de mes traits faciaux. Toute couleur que l’on peut distinguer au sein du bureau se met à ternir subitement par cette nouvelle atmosphère pesante. « Ces pensées … Ne les renie pas. Tu pourrais davantage te perdre. »J’hausse un sourcil tout en baissant la tête pour être dans son champ de vision et entrevoir son regard fuyant. « Tu es en train de vivre le moment le plus important de ta vie : celui de ressentir la souffrance la plus pure et la plus significative. »Je m’inquiète pour son état. Et à cause de cela, je soupire longuement. Je ne tente pas de dramatiser davantage sa situation. Au contraire, à l’inverse de tous ces thérapeutes que l’on peut trouver, j’évite de minimiser ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent … Car je suis persuadé de l’avoir ressenti à mon tour. Ce sont des choses que j’ai acquis au-travers de plusieurs expériences fâcheuses. Un traumatisme, ça ne guérit jamais. On apprend à vivre avec. On se retrouve dans une maitrise constante de ces souvenirs. C’est pourquoi, je lui offre le choix et la décision de la suite de son parcours infernal. « Je vais me montrer impartial. Tu as deux alternatives. »Je tourne autour d’elle avec la même lenteur et la même intonation à la fois glaciale et un peu plus paternel dans la voix et les mots. « La première, c’est de sortir librement d’ici. Tu vas ensuite rentrer chez toi, t’affaler dans ton lit, observer ton mur favoris. Le monde va continuer à tourner, tandis que tu tourneras dans l’autre sens. En bref, l’extase la plus totale. Un beau jour, tu ne tiendras plus, tu auras la « brillante » idée de repartir dans une trentaine de consultations avec dix thérapeutes différents qui ne te comprendront absolument pas. Ils vont te prescrire d’autres médicaments, des neuroleptiques principalement. Ils ont tout intérêt à ce que la grande Deliah soit inerte et « stable » dans son petit monde de coton. Ne compte plus sur l’assurance pour couvrir tes frais car j’imagine qu’ils savent ta véritable identité vu que l’on retrouve ton visage dans toutes les plates-formes médiatiques, dont un magazine bien particulier. En bref, ils feront le minimum pour toi. Pas de boulot, pas d’appartement, pas d’identité et surtout une errance sans fin. Dans un geste impulsif, si cela viendrait à se passer, tu pourrais avaler un flacon entier de médicaments. Au même moment, un parmi un grand nombre de tes tueurs favoris pourrait venir te supprimer d’une balle dans la tête. »Je m’arrête en face d’elle, mes yeux plongeant dans les siens qui recherchent désespérément à m’éviter. Je termine mes phrases par des murmures semblables à des mises en garde. « Enfin, idéalement … Ce serait une morte douce. A moins que cela soit un détraqué qui éprouve un grand désir de violer ton corps inerte avant de t’étrangler avec ses doigts souillés par sa semence.»Je parle bien en connaissance de cause sans pour autant insinuer directement qu’elle a risqué de suivre ce scénario. Inutile de lui dire que l’ancien concierge que j’ai abattu chez elle était un violeur récidiviste. Il suffirait d’une liasse de billets assez gros pour enivrer ce genre de créatures. Rien de mieux que de s’envoyer en l’air avec une somme d’argent à la clé. Je lui adresse un sourire courtois en m’exprimant ensuite avec bien plus de chaleur. « La seconde alternative, c’est de me parler. Je ne te promets pas que le cauchemar s’arrête maintenant. Diable, je n’incarne pas la main de Dieu. Mais je te fais la promesse suivante : tes nuits seront bien plus douces à partir d’aujourd’hui. Ici, tu es en sécurité. C’est un autre univers qui met en place bien des commodités. »Je me déplace en direction de la large vitrine où l’on peut voir de haut l’ensemble de mes clients, de mes danseuses et des barmans sur ou à proximité de la piste de danse principale. Tous se manifestent dans un rythme endiablé en exprimant leur euphorie la plus folle. Un comportement que je ne comprendrai jamais. « En ce moment, tu es en train de rechuter. Et peut-être viens-tu de conscientiser que, désormais, toute guérison est impossible. Les morts ne parlent pas. Mais ils reviennent dans notre mémoire à tout instant. » A l’inverse de ces primates qui se dandinent sur la piste de danse, dont un qui se fait amener apparemment dehors par deux de mes gorilles. Les joies d’une cérémonie festive autour de l’alcool et de la débauche. Chacun ignore exactement d’où vient toute cette fortune pour faire fonctionner cet établissement. Je me retourne vers l’ange, la tête par-dessus mon épaule. « En ce monde, il n’y a pas de meilleure thérapie que le fait de se confier à quelqu’un qui a côtoyé la mort pendant toute une vie humaine. Les mêmes horreurs. La véritable définition de la douleur. »Mon visage aborde à nouveau un regard dur. Le genre de regard qui perçoit la cruelle réalité, celle qui endolorit pendant presque un siècle entier. Il est inutile d’être désolé pour elle. Si je veux qu’elle me serve à quelque chose, je dois bien gagner sa confiance. C’est une personne dotée de grandes ressources. Elle connaît la douleur, la faim, la perte. Deliah peut être considérée comme une alliée, certes instable et quelque peu émotionnel, mais une alliée tout de même. Pour moi, cela me suffit pour passer à la phase suivante : la discipliner. Lui aider à acquérir des nouvelles forces jusqu’à ce que son traumatisme soit dompté. « Partageons un repas ensemble, Deliah. Car, dès à présent, nous naviguons sur le même océan. »
Je les entends aussi. Toutes mes victimes depuis toutes ces années, leurs voix stridents et angoissés résonnant dans mon crâne. Je commence par lui proposer de participer à une action très simple. C’est probablement la meilleure des choses à faire. Voyant ses jambes trembler, je me mets à ses côtés et lui offre mon bras afin qu’elle puisse se soutenir. Je n’ose moi-même entreprendre un premier geste physique, elle risque d’exploser à tout moment. Peut-être qu’une invitation et la chaleur d’un met délicieux au fond de sa bouche pourrait davantage la séduire et m’accepter comme son mentor qui la tiendrait sous mon aile protecteur.  "Quand le dernier des rois sera pendu avec les boyaux du dernier prêtre, le genre humain pourra espérer être heureux."[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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 | ❝ Administrer le post ❞ Posté le Aujourd'hui à 8:37, vous pouvez | |
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