Les deux spectres se regardèrent, l’air sidéré. C’était bien la seule chose que pouvait provoquer ce mail envoyé par Adrian Maitan. Ils avaient aussitôt appelé leurs collègues – presque leurs frères –pour leur donner rendez-vous dans une salle du poste de l’Ordre. Ils n’avaient pas donné plus de détails. Les émotions se mélangeaient dans leur tête, sans qu’ils n’aient besoin d’en parler. Que dire en même temps ? Depuis les révélations du clan Elfe à propos des Anges, ils avaient tous deux souhaités se débarrasser de cette mission. Mais ce « cadeau » sonnait plus comme une menace. Adrian Maitan n’était pas le genre d’homme à offrir des présents. Il était bien spécifié que leurs proches ne seraient plus protégés. Maintenant qu’ils étaient enfermés et que certains de leurs semblables et amis étaient toujours en Ecosse, ils pouvaient réellement s’inquiéter de leur sort.
Perséphone et Lorens laissèrent les agents s’installer. Pour le moment, ils discutaient et plaisantaient entre eux, ne semblant pas se rendre compte que leurs chefs étaient devenus livides. Les causes de ce bannissement semblaient nombreuses… Adrian aurait très bien pu apprendre que ses deux lieutenants s’étaient retournés contre lui en secret. Le groupe avait pu paraître trop divisé après les révélations des elfes, ou au contraire trop soudé. En tout cas cela apparaissait trop brutal pour que cette décision ne parte pas d’un événement précis. Le silence commença peu à peu à se faire dans la salle. C’était le moment.
Notes aux joueurs
Tour de rôle : Perséphone – Lorens - Wyatt - Noralynn
Vous avez trois jours pour répondre, avec minimum 10 lignes. Nous vous avons donné un ordre de passage, n'hésitez pas à contacter le staff en cas de non participation!
Métier/Etudes : Lieutenant de l'Ordre | Agent de sécurité au Howling casino à temps partiel Nombre de messages : 8785 Un camp? : L'ordre, alors gare aux mécréants!
Tout le monde était arrivé depuis cinq bonnes minutes. Je ne savais pas vraiment ce que j'attendais. Peut-être une bonne manière de leur annoncer la nouvelle. Si elle se révélait bonne pour moi, elle renfermait malgré tout des menaces difficiles à gérer. Mon regard glissa vers Noralynn. Pour certains, ce serait une mauvaise nouvelle de bout en bout. Notre groupe si soudé au départ se diviserait encore un peu plus. Comment certains d'entre nous pouvaient continuer à se ranger du côté des Anges ? Comment Noralynn pouvait s'accrocher à leurs idéaux ? Nora, ma pétillante Nora. Je détournai le regard, celui-ci ombré par une déception douloureuse. Hmph. Quel euphémisme. Une image m'attaqua soudain, me plaçant gracieusement en première loge pour assister au meurtre de Noah par ma sœur de cœur. La scène n'avait rien d'agréable - vivons d'euphémisme aujourd'hui - et elle signifiait en plus le retour de Migraine. Je ne trouvais pas Migraine sympathique. Je trouvais plutôt qu'elle rendait Don encore moins cool. Parce que je devais me rendre à l'évidence, mon don perdait complètement les pédales. Il me mettait dans un état tel que ça devenait compliqué de faire face à tout ce qu'il se passait. D'ailleurs, j'avais vraiment une tête à faire peur, pâle (bon, la situation ne jouait pas non plus en ma faveur) et cernée comme pas possible, quand je me levai enfin.
L'attention de mes congénères se tourna vers ma personne. Je me raclai la gorge. Un dernier regard échangé avec Lorens.
"Nous avons reçu un message d’Écosse. Notre mission est terminée, ils nous déchargent de tout engagement. Mais.", rajoutai-je rapidement en levant une main pour éviter leurs réactions bruyantes. "Mais le message est également menaçant. Dorénavant, plus encore qu'avant, surveillez vos arrières et protégez vos proches."
Je regardais tour à tour chaque Spectre, quasiment impassible, quoique grave. En même temps, j'analysais leur réaction. Je m'étais demandé si l'un d'entre eux avait pu cafter au sujet de nos réticences à poursuivre nos tâches, voire à propos de notre volonté de nous échapper de l'emprise de Maitan. Lorens et moi en avions discuté uniquement ensemble, mais qui savait ? Dans le groupe, les discussions sur la poursuite ou non de la mission avaient été enflammées, cela aurait pu suffire. Peut-être la balance avait-elle cru bien faire - pour elle en tout cas. Elle ne devait pas s'attendre à une telle réponse. C'était ainsi un indice sur une attente frustrée, une déconvenue, que je cherchais. Je n'en trouvais pas à première vue, et je ne pouvais pas m'attarder sur leur analyse trop longtemps.
"Je tiens à vous dire que vous pouvez toujours compter sur moi. Je reste disponible si vous avez besoin de moi. D'ailleurs, j'espère que, malgré les événements, nous resterons solidaires."
Lost count of the wars▲ You lost count of the score, returned to the trenches each time to fight more. Thought you escaped your nightmare - your curse - to find you were waking from one to a worse. Your living hell, it's right here on Earth.
L'ancien elfe ne savait pas vraiment quoi en penser. Il aurait pu se sentir soulagé, mais il ne l'était pas ; il aurait pu se sentir triste ou révolté, mais ces deux sentiments ne l'avaient pas traversé, du moins, pas pour le moment. Lorens était surtout curieux de savoir ce qui avait bien pu pousser Maitan à déclarer leur mission comme terminée et surtout, à menacer, pas vraiment subtilement au passage, leurs proches. Cette méfiance, cette animosité vis-à-vis d'eux n'avait pas lieu d'être, puisque Perséphone et lui n'avaient jamais dévoilé leur plan pour protéger leur peuple. Peut-être que quelqu'un avait vu, entendu ou simplement compris quelque chose et avait donc informé Adrian, ou alors le scientifique avait juste réussi à comprendre en les espionnant que quelque chose clochait. A vrai dire, le policier n'en savait rien, et il devait avouer que cela le dérangeait.
Le trentenaire était fatigué surtout. Sa vie personnelle était loin d'être paisible et harmonieuse, tandis que sa vie professionnelle était trop, mais alors là trop agitée. La situation en ville, mais aussi à Bristol désormais était particulièrement tendue avec cette mise en quarantaine, le Conseil n'arrivait plus vraiment à contrôler les choses, et l'Ordre, eh bien, faisait de son mieux pour limiter les dégâts à Réversa. C'était dur. Etre flic, chef d'unité et membre du comité restreint en plus, ce n'était pas évident, surtout dans une ville pareille. Ne pas avoir à rendre de comptes à Maitan n'était pas forcément une mauvaise nouvelle à ses yeux. Avoir le choix concernant les Nocturnes... peut-être que ce n'était pas si mal non plus. Des rumeurs pas vraiment flatteuses circulaient en ville à propos des chasses des Spectres, et d'ailleurs, même Christopher l'avait surpris en train de frapper un jeune lycan... Mais le problème, c'est que Hepburn sentait qu'ils pourraient avoir des problèmes à cause de Maitan, si celui-ci apprenait qu'ils s'étaient retournés contre lui. Cet homme ne pouvait pas être sous-estimé.
« Mais comment ça menaçant ? »
« C'est définitif ? Est-ce qu'on est en train d'être punis pour quelque chose ? »
Les questions se multipliaient. Le spectre, lui, observait d'un air impassible ses congénères, qui commençaient à réagir suite aux révélations de Perséphone. Il se doutait qu'ils allaient avoir besoin de réponses. Malheureusement, en ce moment ils avaient plus de questions que de réponses à leur donner... Lorens décida de prendre enfin la parole, d'une voix ferme, mais amicale.
« Nous avions une mission. Et nous avons tous fait de notre mieux pendant ces presque quatre années de travail acharné. Vous devez être fiers de tout ce que vous avez fait, car vous avez aidé Réversa à ne pas sombrer dans le chaos complet. »
Le spectre fit une courte pause, avant d'échanger un regard avec Perséphone.
« Désormais, notre mission étant finie, c'est à nous d'assurer la sécurité de nos proches, plus que jamais. Comme Perséphone, je serai toujours là pour vous, quoi qu'il arrive. Nous sommes une famille, et malgré les différends qu'on peut avoir parfois, c'est important que l'on reste soudés, surtout dans une ville comme la nôtre. Parce que la vérité est que ça nous a toujours rendus plus forts. »
Down the river
TREES STOOD LIKE KNIVES AND CLAIMED US FOR THEIR OWN. I'M SOLD DOWN THE RIVER BEFORE I KNEW I HAD ENOUGH, BEFORE I KNEW I SINK DEEPER THAN WHERE YOU'LL STOP, BUT I LOOK UP UNTIL I LOSE THE LIGHT.
Comme tout le monde, Wyatt était venu au rassemblement. Il resta un peu à l’écart, adossé contre un mur, regardant sans ciller ses camarades discuter des derniers évènements. L’Ordre allait avoir beaucoup à faire pour maintenir un semblant d’équilibre dans la ville et il ne doutait pas que les grands pontes devaient se torturer les méninges pour trouver une solution à tous ce merdier. Il faudrait faire plus attention aux divers groupes activistes qui se feraient une joie d’accuser et de pointer du doigt un coupable tout trouver à leur propre malheur et à la mise en quarantaine soudaine de la ville.
Mais s’il s’attendait à quelques difficultés, il ne s’attendait certainement pas à ça. La mission, annulée ? Sans s’en rendre compte, la surprise l’avait décollé du mur et il s’était avancé de quelques pas, se rapprochant comme pour être sûr de ce qu’il venait d’entendre. Les réactions et le désarroi de ses confrères ne laissèrent planer aucun doute. Son regard devint vague et il perdit peu à peu le sens de ce qui l’entourait. Les voix devenant un simple bruit de fond. Il se laissa tomber sur une chaise à proximité, l’air perdu, hagard.
*C’est fini, c’est fini ! Pourquoi ! Que va-t-il nous arriver ?! Il nous veut du mal, il faut être vigilant, fuir, se cacher !* "La ferme !"
Il reprit conscience de son entourage tout en luttant pour faire abstraction de ces foutus voix imaginaires, lorsqu’un autre Spectre demanda s’il s’agissait d’une punition quelconque pour quelque chose qu’ils auraient fait. Mais Wyatt se demanda plutôt si cela avait un rapport avec une chose qu’ils n’auraient pas faite. Après tout, les Nocturnes étaient encore là, et en soit, cela montrait l’échec actuel de la mission. Il tourna son regard vers Perséphone et Lorens tout en assimilant chacun de leur mot. Menace, sécurité, solidarité. Le même discours sortant de deux bouches différentes.
« Mais enfin, vous n’avez même pas la moindre petite idée de ce qui ce passe ? »
Il avait pensé cette question mais ne se rendait compte que maintenant qu’il l’avait formulé à voix haute. Il se leva et commença à faire les cent pas sans attendre la réponse. Qu’allait-il faire ? Cette situation soudaine n’augurait rien de bon. Au moins, il pourrait se concentrer sur son travail dans l’Ordre. Pour le reste, et bien, il aviserait au fur et à mesure. Il s’arrêta soudainement, une nouvelle question forçant le barrage formé par ses lèvres.
« Cet ordre concerne la traque des nocturnes, c’est limpide, mais qu’en est-il du rituel ? »
Car après tout, le rituel aussi faisait partie de leur mission. Allaient-ils devoir refuser de prodiguer le rituel à ceux qui venaient de leur plein grès dans l’espoir de retrouver la part d’humanité qui leur avait échappé en devant Vampires ou Lycans ?
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La réponse de Lorens face au ras-de-marée de questions me surprit. Je n'étais pas totalement d'accord avec ses mots, mais je me gardais de faire part de mon opinion ou de la faire transparaître. Pouvions-nous vraiment être fiers ? Fiers de nous être faits manipuler ? Fiers d'avoir défendu nos bourreaux ? Fiers de les avoir aidés à remonter la pente ? Fiers d'avoir mis en pratique leurs idéaux génocidaires ? Certes, tout notre travail n'était pas à dénigrer. Nous avions intégré l'Ordre, nous faisions et continuions à faire de notre mieux pour la ville. Nous offrions le choix aux Nocturnes.
Alors que Lorens terminait d'offrir, lui aussi, son soutien, un rare silencieux jusque là reprit la charge des questions. Une idée de ce qui se passait ? Pouvions-nous leur révéler nos plans ? S'ils apprenaient que Hepburn et moi travaillions justement à nous libérer de la mission, ils se presseraient de nous accuser de cette nouvelle situation. Pourtant, elle aurait très bien pu arriver sans nos messes basses. Avec le remue-ménage qu'avait provoqué le Clan Elfe, Maitan pouvait prendre une décision extrême à cause du doute de ne jamais savoir quelle version nous croyions. Les rumeurs de nos chasses mettaient en péril la mission, la clore pour éviter les risques paraissait légitime. Ces deux événements se succédant ne donnaient que de bonnes excuses pour notre renvoi. Je soupirai.
"Entre les différents événements qui nous ont secoué, qui sait ? L'esprit de Maitan n'a rien de transparent. La révélation du Clan elfe aura pu le faire douter de notre allégeance, les rumeurs concernant nos chasses lui faire craindre qu'on nous découvre et le relie à lui, l'éclatement du secret de la ville, l'isolement l'aurait-il fait paniquer ? Ou serait-ce les Anges qui auraient insisté parce qu'ils ont de plus en plus peur des Elfes ? Nous sommes loin de connaître tous les secrets qu'il amasse, on ne peut malheureusement pas te répondre, Wyatt."
Ses interrogations quant à la poursuite du Rituel étaient aussi des plus pertinentes. En fait, je n'y avais pas encore réfléchi. Cependant, ce serait dommage et triste de gâcher un fait positif que cette histoire avait apporté. Après un moment de silence, je repris :
"Je suis pour continuer à passer le Rituel. Il est utile, légal et le Conseil nous paye pour ces heures. Rien ne nous en empêche. Qui est pour ?"
[Je passe le tour de Nora, comme elle est absente. Elle nous rejoindra à ce tour.]
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Oui, Lorens était fier de ce qu'il avait accompli depuis son arrivée à Réversa. Certes, la trahison des Anges avait été blessante, humiliante même, cela l'avait sérieusement bouleversé pendant des semaines, le faisant presque foutre sa vie en l'air... mais aujourd'hui, le spectre avait réussi à se reprendre et à faire la part des choses. Il haïssait les Anges, il haïssait Adrian Maitan, il haïssait les mensonges qui l'avaient poussé à changer de vie... Mais il n'haïssait pas sa mission. Non, il ne pouvait pas, tout simplement. Car s'il le faisait, il finirait par perdre la tête et faire une grosse connerie. Ce qui serait quand même dommage, puisqu'il avait encore quelque chose à faire dans cette ville, et il le savait. Désormais – et ça c'était plus clair que jamais – il ne bossait plus pour Adrian et il ne défendait plus les Anges. Mais tout le reste restait, à ses yeux, comme avant. Son envie, son devoir même de purifier Réversa n'avait pas disparu, et ne disparaîtrait probablement jamais. Pas de sitôt, en tout cas. Car cela n'avait rien à voir avec Maitan, puisque c'était son envie personnelle, c'était ce qui le faisait se lever chaque matin pour aller bosser.
Lorens regarda les spectres qui se posaient bien des questions. Il se doutait bien que ses collègues spectres allaient besoin de temps eux aussi. Cette mission était tout pour eux, ils s'étaient battus corps et âme pour elle. Il pouvait parfaitement comprendre leurs doutes. Mais, au fond, l'idée de ne plus avoir de comptes à rendre à Adrian ne lui déplaisait pas du tout. Au début, cela lui avait fait bizarre de le voir comme un ennemi, mais il n'avait pas mis longtemps à s'y faire. Parce qu'il l'était. C'était un menteur et un manipulateur sans scrupules. Tellement que, il y a quelques mois, Perséphone et lui s'étaient mis d'accord pour commencer à se libérer de l'emprise du scientifique, en faisant revenir à Réversa les Elfes restés dans les Clans en Ecosse, avec l'aide du Conseil. Evidemment, ils avaient fait en sorte que personne ne puisse remonter jusqu'à eux... Mais maintenant que la mission avait été déclarée comme terminée par Adrian, Lorens ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Parce que Maitan était particulièrement malin, lui.
Mais enfin, comme le disait maintenant Perséphone, il y avait plusieurs événements qui pouvaient être à l'origine de la décision de l'homme. C'était impossible de le savoir au juste, à vrai dire. Le chef d'unité affichait un air pensif. Au fond, c'était peut-être tout ça qui l'avait fait prendre cette décision. Qui sait, si ça se trouve, il avait déjà trouvé quelqu'un pour les remplacer ! Connaissant le personnage, cela ne l'étonnerait pas tant que ça... Quoi qu'il en fût, Lorens comptait bien continuer avec sa mission. Du moins, sa mission officielle. Y compris le Rituel, évidemment. Le brun échangea un regard avec Perséphone, avant que la blonde ne réponde à la question de Wyatt. Le trentenaire hocha instinctivement la tête, soutenant complètement ses paroles, avant de lever la main pour voter pour. Et visiblement, il n'était pas le seul qui voulait que le Rituel continue à humaniser des Nocturnes. Le policier croisa les bras, le regard perdu dans le vague, puis il finit par prendre la parole.
« Adrian ne compte désormais plus sur nous. On n'a plus à lui rendre des comptes. Mais le Conseil et la ville, de leur côté, comptent toujours sur nous, sur la possibilité que nous leur offrons de redonner aux Nocturnes leur humanité perdue. Je ne me battrai pas moins dorénavant que je ne le faisais jusqu'ici. J'espère que chacun de vous fera de même. Parce que nous ne sommes pas devenus des Spectres, comme ils nous appellent, pour rien. Nous nous sommes installés à Réversa pour changer les choses, pour mettre nos qualités et nos pouvoirs au profit de la purification de Réversa. Maitan et son équipe ont décidé de notre arrivé, mais désormais... c'est à nous de décider de notre avenir. Et moi, je ne vais pas baisser les bras. Adrian ne nous fait plus confiance ? Tant pis pour sa gueule, moi, je ne vais pas m'arrêter pour autant. »
[HJ: Je voulais faire plus court, sorry xD]
Down the river
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